Texte d'appel SCALP / Alternative Libertaire pour la manif du 20 octobre à lyon
EN ATTENDANT L'ABOLITION
DES FRONTIERES...
La misère et les persécutions que subissent les habitant-e des pays du Sud et de l'Est poussent certaines personnes à l'exil. Et si elles sont chassées elles reviendront. Même s’il faut prendre le risque de mourir...
Un nouveau Ministère innommable censé s’occuper des étranger-e-s a vu le jour. Ce n’était plus arrivé depuis Vichy. Eh, oui ! Brice H., Ministre des charters, est le chef de ce « nouveau Ministère ». Programme du Ministère : chasser les étranger-e-s sans titre régulier de séjour, les enfermer, les parquer dans des prisons conçues et réservées uniquement pour les étranger-e-s sans-papiers (les Centres de Rétention Administrative) et appliquer le « plan immigration choisie » (humains jetables) qui consiste à hiérarchiser les étranger-e-s .
Fixer arbitrairement un nombre de 25 000 expulsions par an a des effets qui commencent à être visibles. Pour atteindre cet objectif chiffré, la présidence exerce de très fortes pressions sur les préfets, qui eux les répercutent sur les hauts responsables de la police et de la gendarmerie, qui eux-mêmes les répercutent sur leurs employés. Ceci abouti à une présence permanente de la police et de ses contrôles au faciès discriminatoires dans le métro, les gares, et les autres lieux publics.
Mais ce sont évidemment les sans-papiers qui payent le plus lourd tribut. Peur perpétuelle d’être contrôlé-e-s bien sûr, mais aussi l’obligation de se cacher de sortir le moins possible : un vie de paria.
On peut déplorer les morts d’étranger-e-s sans-papiers, dénoncer les traitements abusifs lors des arrestations, s’étonner que le maire de Digoin, en Saône et Loire, interdise de cantine les enfants de sans-papiers, s'indigner contre le test ADN et l'interdiction pour les centres d'hébergement d'urgence d'accueillir des sans-papiers. Mais tout ça c’est du bidon tant que l’on croit qu’il existerait des moyens justes de trier les « bon-ne-s » et les « mauvais-e-s » étranger-e-s ou qu’il existe des expulsions justifiées. Ce sont ces politiques du chiffre, du tout répressif, de la suspicion vis-à-vis des étranger-e-s, qui conduisent à tous ces dégâts. Ces politiques aggravent les conditions de vie déjà très précaires des sans-papiers.
Cette politique raciste repose au moins sur 3 mythes : l’augmentation du nombre des étranger-e-s en France, l'idée selon laquelle les sans-papiers coûteraient cher à la société, et qu’on ne pourrait pas cohabiter facilement avec ces étranger-e-s « trop différent-e-s ».
Il y aurai beaucoup trop d’étranger-e-s ?
Sur 6 milliards d’habitant-e-s sur Terre, 3% de la population totale est migrante. En France, le nombre reste stable depuis des dizaines d’années, environ 4,8 Millions de personnes, soit 8 % de la population. Quelle invasion !
Les étranger-e-s coûteraient trop cher ?
En 2003, la prise en charge des étranger-e-s sans titre de séjour par la Sécu s’est élevée à 0,3% du budget total des prestations. Ce ne sont donc pas les sans-papiers qui « plombent la sécu ». De plus, ces personnes rapportent de l'argent à l'Etat et au patronat français, par les emplois payés « au lance-pierre » et sans contrat ni couverture sociale qu'elles occupent souvent et par leurs dépenses (TVA). Alors en quoi ces personnes coûtent-elles si cher ?
La soi-disant trop grande différence culturelle.
Le ministère de l'immigration et de l'identité nationale(iste), voudrait nous faire croire qu'en expulsant les sans-papiers il améliorerait « l'intégration » des autres immigré-e-s présent-e-s en France. C'est absurde!
C’est plutôt le fait que tout le monde ait le droit à la même chose qui fait qu’on accepte des règles de vie commune, pas le fait d’interdire l’entrée de telle ou telle catégorie de personnes.
L’Europe « sans frontière » s'érige en Europe forteresse face aux migrant-e-s...
Il serait naïf de croire qu’en choisissant les étranger-e-s qui peuvent entrer ou rester va permettre de mieux lutter contre le travail irrégulier ou faire baisser le taux de chômage. Accorder aux étranger-e-s des visas temporaires liés aux contrats de travail les cantonne dans une zone de non-droit : fin du contrat de travail = fin du séjour = des étranger-e-s à durée déterminée, quoi ! Le droit au séjour lié au contrat de travail subordonne l'étranger-e à son employeu-se-r empêchant toute possibilité d'action collective, et surtout freine l’interconnaissance. Et si jamais cette personne tombe amoureuse en France ! ? Cette politique conduit bien au non-respect de la vie privée.
Il faut encore ajouter que reconduire les étranger-e-s n’est pas gratuit. La Cour des comptes l’avait dit poliment dans un rapport en stipulant que le « coût n’est pas neutre ». Bref, plutôt que faire des économies, on gaspille.
Mais le pire est la criminalisation des sans-papiers : ces personnes ne se sont rendues coupables d'aucune violence ni d'aucun délit. Pourtant, l'Etat français leur fait subir des interpellations, parfois brutales, des gardes à vue, des emprisonnements en Centre de Rétention Administrative (jusqu'à 32 jours), avant de les expulser menottées, ficelées et bâillonnées!
SOLIDARITE INTERNATIONALE
Suppression des centres de rétention
Abrogation de toutes les lois anti-immigré-e-s
Liberté de circulation et d’installation
REGULARISATION DE TOU-TE-S LES SANS-PAPIERS
Libellés : antifascisme
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